La police scientifique, qui participe activement à l'identification des auteurs d'infractions délictuelles ou de crimes, a particulièrement bénéficié de découvertes  qui ont révolutionné la manière de traiter une enquête. Ainsi est-on passé d'une procédure relativement subjective fondée sur des témoignages, des aveux et surtout sur des déductions reconduites systématiquement , cela quels que soient les faits examinés, à une méthode s'appuyant sur le savoir de la science.

Cette modernisation des techniques d'investigation a acquis un label d'infaillibilité. Or, si littérature, cinéma et séries télévisées ont contribué à construire l'image quasi-mythique d'enquêteurs ingénieux parvenant à élucider rapidement et sans aucune erreur des affaires complexes, il importe de réfléchir rigoureusement sur les outils de la police scientifique afin de séparer clairement fiction et réalité. Dans ce contexte, nous sommes donc amenés à nous demander en quoi les traces laissées par un délinquant ou un criminel constituent des preuves irréfutables permettant la résolution d'une enquête. En effet, peut-on, sans jamais échouer, identifier celui ou celle qui sera inculpé ?

Le commun des mortels laisse dans les lieux qu'il fréquente quotidiennement des marques uniques que même son jumeau ne possède pas : ses empreintes. Aussi pour répondre à notre question serons-nous amenés à traiter successivement de deux types d'empreintes. La première catégorie, la plus anciennement connue, est celle des empreintes digitales, c'est-à-dire les traces imprimées sur une surface par les sillons de la peau ; la seconde, relevant des méthodes les plus récentes, est celle des empreintes génétiques : à partir d'un mince cheveu, d'un reste d'ongle à peine visible, de la moindre sécrétion ou encore d'un infime lambeau de peau, les experts sont aujourd'hui à même de retrouver les gènes propres à une personne.